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Gaz naturel pour véhicules

Une nouvelle station publique au Saguenay

La Saguenéenne Transport Alfred Boivin a fait bien plus qu’adopter le gaz naturel comprimé (GNC) pour véhicule : elle lui a ouvert les portes d’une région entière, grâce à la construction d’une station publique, un programme de formation des mécaniciens et un service de gaz porté pour les entreprises non desservies par le réseau gazier actuel.

Après plusieurs mois d’essai, la neuvième station publique du Québec ouvre cet automne au 100, rue des Sœurs à Chicoutimi, sous la bannière R.L. Énergies. Le projet a été réalisé en association avec Solutions de Gaz Décentralisées Canada (DGSC), fournisseur des équipements de compression, RL Énergies, œuvrant dans le domaine de la distribution de produits pétroliers et autres types d’énergies dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean et avec le Groupe Alfred Boivin, se spécialisant entre autres dans divers types de transports lourds, et instigateur du projet, au sein d’une nouvelle entité nommée Énergie Tergasa. Celle-ci jouera le rôle de grossiste en GNC pour alimenter la station qui propose en outre d’autres formes d’énergies.

« Il y a cinq ans, on commençait à se poser beaucoup de questions sur la manière dont nous pourrions réduire notre empreinte environnementale. Nous avons considéré des carburants alternatifs, et le gaz naturel s’est imposé comme le plus établi et le plus facile à adopter », raconte Stéphane Boivin, directeur général, qui est aussi l’un des propriétaires du Groupe Alfred Boivin. L’entreprise a d’abord fait l’essai d’un camion de location fourni par EBI énergies, avec une station temporaire fournie par GMST, une division d’Énergir. Comme le niveau de confiance s’est suffisamment accru, il a été possible d’envisager un projet permanent. Après un appel d’offres privé auprès de plusieurs opérateurs, R.L. Énergies s’est vu confier le mandat. Groupe Alfred Boivin demeure l’actionnaire majoritaire d’Énergie Tergasa afin d’assurer à bon coût et à long terme son approvisionnement pour une flotte grandissante. Sept de ses 75 camions roulent actuellement au gaz naturel, mais cette proportion est appelée à croître à mesure que les plus vieux terminent leur vie utile. Le transporteur surveille d’ailleurs de très près l’arrivée prochaine des moteurs de 15 litres de Cummins. « Nos camions de 12 litres au gaz naturel ont actuellement une limite de charge de 80 000 livres. D’autres propriétaires de flotte m’ont dit partager la même problématique et attendent impatiemment le 15 litres pour lui confier des applications lourdes. Cela va ouvrir beaucoup de possibilités pour beaucoup de transporteurs », affirme Stéphane Boivin. « Les économies d’argent et la stabilité des prix du gaz naturel sont très convaincantes, et puis il y a bien sûr la performance environnementale. »

Bâtir l’écosystème

L’entrepreneur est si convaincu du marché potentiel, qu’il a pris l’initiative de former une cohorte de mécaniciens, dans ses propres rangs et ailleurs dans la région, aux spécificités du gaz naturel. « Nous tentons de bâtir un écosystème. Outre la formation, nous avons fait accréditer plusieurs garages en procédant à de petites adaptations. La prochaine étape va être de former des techniciens à l’entretien des installations de compression, car ils sont difficiles à trouver », confie-t-il. « L’une des barrières que nous devons surmonter est celle des fausses croyances », renchérit Nicolas Vaillancourt, coordonnateur du projet. « Nous rencontrons beaucoup de gens qui s’imaginent que la conversion au gaz naturel est beaucoup plus compliquée qu’elle ne l’est en réalité. Par exemple, ils ne savent pas que le ravitaillement des camions au GNC ne requiert aucune carte de compétence, contrairement au GNL. Ils font aussi le lien avec le propane, qui a laissé de mauvais souvenirs dans la région en raison du gel en période hivernale. »

Un « pipeline virtuel » sur le territoire du Saguenay–Lac-St-Jean. 

Transport Boivin souhaite répandre la bonne nouvelle du GNC jusqu’à la rive nord du Saguenay, qui n’est pas encore desservie par le réseau gazier mais qui compte de nombreux usagers potentiels. Sa solution? Un service de gaz porté, qui consiste à transporter des réservoirs de stockage de GNC montés sur une remorque jusqu’au site du client, lequel peut alors ravitailler ses camions pendant une période donnée ou alimenter son procédé industriel. Déjà, l’entreprise a conclu une entente avec un transporteur qui compte convertir sa flotte de 40 camions. « Pour le transporteur voulant convertir sa flotte, c’est comme un pipeline virtuel en quelque sorte, qui permettra d’alimenter une station fille de GNC. Mais nous espérons bien qu’un jour, la station fille devienne une station sœur », déclare Nicolas Vaillancourt. En attendant, le Groupe Alfred Boivin récolte déjà les fruits de ses efforts. Cette année le groupe a été nommé Gagnant Partenaire Écoresponsable au Gala des entrepreneurs Rio Tinto, en raison notamment de ses efforts dans l’utilisation des carburants moins polluants et le développement de stratégies permettant aux autres entreprises de pouvoir s’y convertir.