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Gaz naturel pour véhicules
L'offre s'élargit
Par Thierry Salem
Directeur des ventes, marché du carburant, Énergir
Ces dernières années, le gaz naturel a séduit de nombreux transporteurs en raison de son coût concurrentiel et de ses émissions moindres de gaz à effet de serre (GES) par rapport au diesel. Or, jusqu’ici, les seuls moteurs au gaz naturel disponibles au pays sont ceux de Cummins Westport, une coentreprise fondée il y a une décennie pour fabriquer trois modèles de 6,7 litres, 8,9 litres et 11,9 litres avec allumage par étincelle.
Mais l’offre pourrait s’élargir très bientôt.
Outre Cummins, de nombreux joueurs s’impliquent dans le développement et l’amélioration de nouveaux moteurs au gaz naturel. Environ 36 millions $ US sont actuellement mobilisés dans des projets de recherche sur l’amélioration des combustions, le contrôle des émissions, ou l’hybridation avec d’autres carburants. L’agence de l’énergie des États-Unis (DOE), la Commission californienne de l’énergie (CEC) et l’agence californienne South Coast AQMD financent pour moitié ces projets répartis entre le monde universitaire et le secteur privé.
Cette vague d’innovation est de bon augure, car elle pourrait contribuer à rendre le gaz naturel encore plus efficace et compétitif, et d’autant plus attrayant pour les transporteurs.
Plus de gaz naturel renouvelable (GNR) = moins d’émissions
Si le gaz naturel est moins émissif que le diesel, sa version renouvelable (GNR) est encore plus propre, et gagne en popularité chez nos voisins du Sud.
Plus tôt cette année, l’entreprise United Parcel Service (UPS) a envoyé un signal fort à l’industrie du transport en annonçant l’achat de plus de 6 000 camions qui consommeront près d’un milliard de litres de GNR dans les sept prochaines années, pour retirer de l’atmosphère l’équivalent d’un million de tonnes métriques de CO2.
Selon l’association NGV America, déjà 39 % du gaz naturel utilisé dans les transports aux États-Unis est du renouvelable, produit à partir du méthane émis par les déchets ménagers, les résidus agricoles ou les sites d’enfouissement municipaux.
Le cousin canadien de ce programme incitatif, la Norme sur les combustibles propres, s’appliquera aux carburants liquides à partir du 1er janvier 2022 (la date a été repoussée d’un an). Elle vise à réduire l’intensité carbone des combustibles d’ici 2030 pour contribuer aux objectifs fédéraux de réduction des GES. Le GNR pourrait devenir populaire dans ce contexte comme il l’est déjà en Californie, puisqu’il permet aux transporteurs de générer des crédits de carbone pouvant être revendus (à raison de 200 $ la tonne environ ces jours-ci).
Les camions aux moteurs propres et performants se démocratiseront de plus en plus grâce à une offre de plus en plus grande.